Questions/Réponses à propos de l’article « Gut und Böse » du supplément ZEIT « Christ & Welt »

1.Comment le journal a-t-il pris possession de la lettre ?

Nous ne le savons pas. La lettre date de 2010 et a été adressée au Vatican et à plusieurs diocèses allemands.

2. Est-ce que l´ACN avait connaissance de cette lettre ?

La lettre se trouvait dans les archives de l’œuvre de charité.

3. Dans quel contexte la lettre a-t-elle été envoyée ?

Entre 2009 et 2011, l’évêque auxiliaire Mgr Manfred Grothe a effectué une visite canonique de Aid to the Church in Need. Cette visite ne concernait pas la personne du Père Werenfried, décédé en 2003, mais seulement la modernisation organisationnelle de l’œuvre. Elle était effectuée au nom de la Congrégation pour le clergé qui est responsable de cette œuvre caritative. Pendant cette période, certaines personnes ont tenté d’engager un processus de béatification du Père van Straaten. C’est dans ce contexte que l’évêque auxiliaire Mgr Grothe a appris les graves accusations portées contre le Père van Straaten. Avec sa lettre, il a voulu mettre fin immédiatement aux initiatives en vue d’une éventuelle béatification.

4. Que pense l´ACN de ces accusations ?

L’ACN regrette profondément les graves accusations décrites. L’œuvre condamne totalement le comportement dont le Père van Straaten est accusé. L’œuvre s’engage à apporter une clarification sans réserve. A partir des sources actuellement disponibles, nous avons examiné les accusations et avons rédigé ces questions/réponses.

5. Le Père Werenfried est accusé de tentative d’agression sexuelle. Est-ce avéré ?

L’accusation est extrêmement grave. Il s’agirait d’une agression sexuelle grave qui aurait eu lieu en 1973. Comme le Père van Straaten était mort sept ans avant l’accusation, il n’était plus possible d’obtenir une déclaration sur l’acte présumé qui était censé avoir eu lieu 37 ans plus tôt. Selon les documents disponibles, aucune accusation d’abus sexuel contre le père van Straaten n’avait été portée à aucun moment auparavant.

6. Quel âge avait la personne concernée au moment des faits ?

La victime avait 23 ans à l’époque.

7. Comment le Père van Straaten a-t-il connu la victime ?

Elle travaillait alors pour l’organisation.

8. Quand l’ACN a-t-elle découvert cela ?

En 2010 – sept ans après la mort du Père van Straaten – l’oeuvre a été mise au courant lorsque la personne concernée a signalé les faits pour la première fois.

9. Comment l’ACN a-t-elle réagi à l’accusation ?

La direction de l’œuvre de charité a pris l’accusation très au sérieux, a cherché à entrer immédiatement en contact avec la personne concernée et l’a écoutée lors d’un entretien personnel. Son témoignage a semblé crédible à la direction de l’organisation. C’est la raison pour laquelle l’œuvre de charité a accepté de verser une compensation financière à la personne concernée afin de souligner sa volonté de reconnaitre sa souffrance et de tenter d’en atténuer les conséquences pour elle.

10. Quelles autorités civiles et ecclésiastiques ont été informées ?

Immédiatement après avoir pris connaissance de l’accusation, l’ACN en a informé la Congrégation pour le Clergé et le Président de la Conférence épiscopale allemande. L’évêque responsable du diocèse d’origine de la personne concernée et le responsable de l’Ordre des Prémontrés ont également été informés des accusations. L’ouverture d’une procédure pénale, qui avait été envisagée au même moment, n’a pas eu lieu car le Père van Straaten était déjà décédé en 2003.

11. L’ACN a-t-elle versé une indemnisation à la victime ?

Le récit de la personne concernée a semblé crédible à la direction de l’organisation.  Il n’y a pas eu d’autres informations, documents ou témoignages. À l’époque, l’ACN a versé à l’intéressée une indemnisation d’un montant total de 16 000 euros : 10 000 euros en reconnaissance des souffrances qu’elle avait subies et 6 000 euros pour répondre aux demandes de pension de retraite liées à l’ancien emploi de l’intéressée auprès de l’Aid to the Church in Need.

12. L’ACN a versé de l’argent à la victime. N’est-ce pas une reconnaissance de culpabilité ?

Les victimes potentielles reçoivent à juste titre une aide financière si les faits du crime semblent crédibles après un examen, même s’il n’y a pas d’autres preuves claires et que l’accusé ne peut plus être interrogé. La plupart des crimes sexuels ont lieu sans témoins, de sorte que les possibilités de preuves juridiques font souvent défaut.

13. N’y avait-il pas déjà eu un versement à la famille de la personne concernée ?

D’après les dossiers des archives, on peut supposer que le Père van Straaten a effectué un paiement au père de la victime en 1996/1997. En 2011, le père de la victime a nié par écrit que ce paiement avait un rapport avec une agression sexuelle sur sa fille. Il s’agissait plutôt d’un paiement en compensation du traitement injuste que lui avait réservé le Père van Straaten lorsqu’il avait quitté l’ACN.

14. Pourquoi l’ACN n’a-t-elle pas rendu public immédiatement l’accusation d’agression sexuelle lorsqu’elle a été révélée ?

La personne concernée a clairement exprimé le souhait que l’accusation soit traitée de manière confidentielle. Il y avait également un intérêt à éviter de nuire à la réputation de l’œuvre et à ne pas interférer avec le travail des projets.

15. L’accusation a-t-elle été dissimulée afin de ne pas nuire à la réputation du Père van Straaten ?

L’accusation a été faite sept ans après la mort du Père van Straaten.

Lorsque l’Aid to the Church in Need. a eu connaissance des faits à l’automne 2010, l’œuvre a immédiatement cherché à prendre contact avec la famille concernée afin de clarifier l’accusation sans délai. Un représentant de l’œuvre, puis l’évêque Mgr Grothe, ont réagi avec tout le respect dû à la douleur de la personne concernée, après qu’elle a eu décrit les événements de manière crédible. Le président exécutif nouvellement nommé a rendu visite à la famille en 2011 après avoir pris connaissance des faits. Il a décidé de verser un montant de 16 000 euros en reconnaissance de la souffrance de la victime. L’organisation continue ses recherches liées à ces accusations. Par ailleurs, les droits individuels de toutes les personnes concernées doivent être respectés.

16. Y a-t-il d’autres accusations connues d’agression sexuelle à l’encontre du Père van Straaten ?

Ni les documents disponibles ni les autres sources n’indiquent que le Père van Straaten ait fait l’objet d’autres accusations d’agression sexuelle. En 2016, l’ACN a lancé une recherche approfondie dans les archives de la Congrégation pour le clergé. Aucune preuve n’a été trouvée pour étayer les soupçons de nouvelles infractions ou agressions sexuelles du Père van Straaten.

17. Le Père Werenfried était-il un sympathisant du fascisme ?

Dans l’ensemble de ses écrits à la direction de l’œuvre pendant 55 années (1947-2003), il n’y a aucune preuve d’idées d’extrême droite ou fascistes. Au contraire, le Père van Straaten a condamné les dictatures et a pris une position ferme contre elles.

18. Qu’en est-il de l’accusation d’intempérance dans son mode de vie personnel ?

L’accusation d’excès dans son style de vie personnel est basée sur des rapports individuels de consommation excessive d’alcool ou de nourriture. D’après les informations dont nous disposons, l’accusation d’intempérance ne peut être confirmée.

19. Est-il vrai que le Père van Straaten a montré des déficiences dans la gestion de l’œuvre ?

Le Père van Straaten a fondé l’organisme de charité en 1947 et l’a dirigé pendant 55 ans jusqu’à sa mort en 2003. Pendant cette période, il y a eu divers conflits et disputes avec les employés. Le style de gestion de l’époque ne correspondait certainement pas à la compréhension actuelle de la gestion moderne du personnel. L’introduction de nouveaux organes de gestion et de contrôle, ainsi que l’accent mis sur une culture de travail collégiale, ont été des développements importants mis en place suite à la visite canonique en 2011.

20. Pourquoi y a-t-il eu une visite canonique à l’ACN de 2009 à 2011 ?

La mission de la visite canonique (2009-2011) était d’initier la modernisation organisationnelle de l’œuvre afin de continuer à remplir efficacement sa mission de soutien aux chrétiens persécutés et en détresse.

21. La visite canonique était-elle liée à la personne du Père van Straaten ?

La visite n’était en aucun cas centrée sur la personne du Père van Straaten. Au début de la visite, il était déjà mort depuis six ans. La visite n’avait pour but que la modernisation de l’organisation.

22. Pourquoi Benoît XVI a-t-il institué l’ACN comme Fondation pontificale en 2011 ?

Le résultat de la visite canonique a été une réorganisation et une restructuration de la collaboration entre les bureaux nationaux et le siège à Königstein. De nombreuses conséquences ont été tirées du rapport final détaillé de la visite, notamment l’institution juridique en tant que fondation pontificale, la révision des statuts, l’introduction de nouvelles instances de gestion et de contrôle et, depuis 2019, la mise en place de directives de sauvegarde pour la prévention des abus sexuels en tant que priorité de l’organisation, tant au niveau interne que dans le financement des projets.

23. Lorsque les accusations ont été rendues public, l’ACN a-t-elle tiré des conclusions concernant l’importance du Père van Straaten au sein de l’organisation caritative ?

L’ACN a révisé tous les domaines organisationnels depuis 2011. Le Père van Straaten a maintenant sa place dans la présentation de l’histoire de l’organisme de charité en tant que fondateur. Aujourd’hui, le soutien aux chrétiens persécutés et en détresse reste le cœur du travail de l’ACN.

24. L’ACN regrette-t-elle les faits incriminés?

L’ACN regrette profondément les graves accusations et condamne totalement le comportement dont le Père van Straaten est accusé. Depuis 2011, des structures de décision et de contrôle ont été mises en place afin d’éviter les fautes et de favoriser une culture de travail collégiale.

25. Quelle est l’attitude actuelle de l’Aid to the Church in Need face à un éventuel procès de béatification du Père Werenfried van Straaten ?

« L’Aid to the Church in Need », en tant que fondation pontificale, n’a jamais poursuivi un tel processus et n’a aucun intérêt à le lancer à l’avenir.

26. Que fait l’ACN aujourd’hui pour s’assurer que de tells actes ne se reproduisent pas ?

La visite canonique de 2009 à 2011 avait pour mandat d’initier la modernisation organisationnelle de l’œuvre de charité. Le résultat de cette visite a été la restructuration de tous les secteurs de l’organisation, ainsi que l’institution juridique en tant que fondation pontificale, la révision des statuts, l’introduction de nouvelles instances de gestion et de contrôle. Il convient en particulier de souligner la mise en place depuis 2019 de « directives de sauvegarde » pour la prévention des abus sexuels en tant que priorité de l’organisation, tant au niveau interne que dans le financement des projets.

Dans ce cadre, des règlements et des processus ont été élaborés et mis en place pour garantir cela : Safeguarding Guidelines

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